Visages et mystères de la ville de Kribi

Une cité balnéaire de première importance qui n’a rien à envier aux autres grandes destinations, avec ses plages au sable fin et doré.

Kribi est le chef-lieu du département de l’Océan, Région du Sud Cameroun, qui accueille ses visiteurs, à quelques six kilomètres du centre-ville, avec ses premières images atemporelles de cette eau sans fin dont le lointain horizon produit une quasi-impression visuelle de spectre. On entre ainsi dans la ville balnéaire par excellence du Cameroun, site touristique parmi les plus reconnus. Une ville traversée de part en part par une sorte de pénétrante asphaltée qui prolifère à l’intérieur, à partir de son fameux « Carrefour Tradex » dans une série de routes urbaines qui conduisent à l’ensemble des richesses et curiosités que les esprits féconds attendent.

Car, il en est ainsi de Kribi : bouillonnante, tempétueuse, couvant une indocilité qui fleurit à tous les poèmes de l’humanité. Une cité balnéaire de première importance qui n’a rien à envier aux autres grandes destinations, avec ses plages au sable fin et doré. A 7 km de la ville, s’offrent à la vue les merveilleuses chutes de la Lobé, phénomène extraordinaire et rare au monde ! Un fleuve qui se jette dans la mer par des cataractes, les villages pygmées enfouis dans la forêt environnante. On a surnommé Kribi, sans grande exagération la côte d’Azur du Cameroun. Le touriste qui y débarque pour la première fois, découvre toutes ces merveilles et le plus souvent y revient. Forte de ce potentiel dont la nature l’a pourvue, la ville de Kribi s’est progressivement dotée d’infrastructures touristiques répondant à toutes les bourses. Elles vont, relativement à la restauration, de la gargote de quartier spécialisée dans la cuisine locale ou nationale, au restaurant de grande classe répondant aux normes internationales et pour ce qui est de l’hébergement, de la petite auberge discrète, aux grands hôtels 3 étoiles. Kribi est une ville de l’eau : l’eau des pluies, de mer et des fleuves. La légende la plus répandue est en rapport avec l’eau. C’est la légende du « Mami-water ». En fait, la légende prétend l’existence des sirènes dans les eaux de cette localité.

Sur le plan démographique, peuplée aujourd’hui d’environ 40 000 âmes, la ville de Kribi a une histoire déjà très ancienne. Mais en fait, outre les pygmées qui sont les premiers habitants de la région et qui aujourd’hui se retrouvent dans de petits hameaux dans la forêt, deux ethnies, les Batanga et les Mabi constituent la population autochtone de la ville. Les lyassa ou Ndoe, Mvae, les Ewondo, Bassa, Boulou, Ngoumba et Fang, tous originaires du département de l’Océan, cohabitent pacifiquement avec d’autres populations venues de toutes les régions du Cameroun. Outre la pêche, activité séculaire, la culture du cacao est la principale activité économique depuis la période coloniale. Sur le plan historico-culturel, les premiers missionnaires et commerçants allemands débarquent à Kribi en 1889 et y pratiquent le troc de sel, de pagnes, d’ivoires, de caoutchouc... Le nom Kikiribi signifierait «petit bonhomme» et serait le nom donné par les colons à un autochtone des lieux qui était petit de taille avec des jambes arquées. Il a lui-même adopté ce nom et l’a, par la suite, transmis aux siens et à tous les habitants de Lohove. Ce nom est resté et est devenu Kribi.

Les Batanga, sous l’autorité de leur Chef le Roi MADOLA, opposèrent une résistance farouche aux Allemands. C’est ce qui explique peut-être leur exil en 1914 dans la région du sud-ouest Cameroun. C’est seulement en 1916 que les Batanga sont ramenés chez eux après avoir été massacrés, coincés entre des bombardements des alliés et les contre-attaques des allemands. Ce retour est fêté depuis plus de 91 ans dans la ville de Kribi. En effet, chaque année, le 14 février et le 9 mai, les populations Batanga commémorent le retour d’exil de leurs grands-parents à la fin de la première guerre mondiale. C’est l’occasion pour ces populations d’exposer leur art et leur culture. D’une manière générale, les habitants de Kribi et ses environs expriment leur joie, et leur tristesse à travers les rites et les danses traditionnelles dont les plus célèbres sont l’Ivanga, le Biden bi Kwassio, la danse pygmée... Sur le plan climatique, celui de Kribi est de type équatorial avec quatre saisons : une grande sèche, une grande pluvieuse, une petite sèche et une petite pluvieuse.